Exemple 4
Commentaires de l’examinateur
Note attribuée : C
Critère A |
5 |
Critère B |
3 |
Critère C |
5 |
Critère D |
6 |
Total |
19 |
Cet essai arrive à identifier des problématiques de la connaissance mais le traitement que le candidat en fait relève plutôt de la philosophie que de la TdC. Les domaines de la connaissance ne sont pas mentionnés (hormis l’éthique) et seuls la raison et l’émotion sont évoqués pour les modes – ce qui constitue le strict minimum, étant donné qu’ils font partie du sujet imposé. Le candidat considère par ailleurs ces deux modes séparément. Dans la première partie, il défend le rôle de la raison (paragraphe 3 : « la raison sert à établir des principes moraux ») et dans la deuxième, celui de l’émotion (paragraphe 4 : les valeurs sont basées sur « la tendance de l’Homme à ressortir ses sentiments de culpabilité et de son souci de faire le bien »). Si l’argumentation est adéquate, la conclusion l’est beaucoup moins : en effet, elle ne s’inscrit pas dans la suite logique des arguments avancés tout au long de l’essai (paragraphe 6 : c’est le « mélange » des deux modes qui est recommandé). L’engagement personnel dans les problématiques est faible et la voix du candidat s’entend uniquement dans le paragraphe final de l’essai.
Critère A – Comprendre les problématiques de la connaissance
Points attribués : 5
Dans l’ensemble, cet essai traite les problématiques pertinentes de la connaissance mais d’une façon abstraite et trop axée sur la philosophie (par exemple : paragraphe 3, la raison est nécessaire pour établir les principes moraux ; « d’un point de vue plus philosophique » paragraphe 4 ; la longue discussion de la position de Hume, paragraphe 5). La discussion sur les raisons pour lesquelles l’émotion est vraiment la base des actes et des jugements moraux est plutôt satisfaisante mais ses implications ne sont pas discutées (fin du paragraphe 4). On relève un contre-argument (début du paragraphe 4) mais, dans sa globalité, l’essai reste abstrait et descriptif. Le candidat n’indique pas comment l’organisation des « relations avec le réel » (paragraphe 2) est pertinente par rapport aux problématiques posées par le sujet ni comment les valeurs morales peuvent être neutres (paragraphe 3). On trouve quelques contradictions (par exemple au paragraphe 5 : après avoir affirmé que la raison était la base des valeurs morales, le candidat soutient que « la raison n’est pas utile à la morale »). Le lien qu’il établit entre l’émotion et la raison (« l’individu doit faire le tri dans ses sentiments et établir quel est le plus important » (fin du paragraphe 5) n’est pas analysé, et l’idée répétée d’ « un choix plus éclairé » dans la conclusion (paragraphe 6) n’est pas claire.
Critère B – Perspective du sujet connaissant
Points attribués : 3
La voix du candidat est peu en évidence. Hormis quelques exceptions (paragraphe 2 « ma raison » et « ma vie »), le ton est tout à fait impersonnel, du moins jusqu’à la conclusion où l’on entend de nouveau la voix de l’élève. Différentes perspectives philosophiques sont énoncées (par exemple Métayer au paragraphe 3 et Hume au paragraphe 5) mais celle du candidat l’est rarement. Celle-ci, selon laquelle l’individu a une « vision égoïste et subjective » et seule la raison « peut assurer la neutralité et l’universalité des différents principes moraux » (paragraphe 3), est confuse et ne repose sur aucune justification. La phrase « l’inconstance des sentiments peut jouer sur nos décisions morales » (fin du paragraphe 5) démontre une bonne expression mais encore une fois il n’y a pas de justification. Le candidat ne s’appuie pas suffisamment sur des exemples pour justifier et éclaircir ses théories (comme lorsqu’il affirme qu’il faut « revenir à un état neutre et objectif » ou que « les émotions déterminent nos choix moraux »).
Critère C – Qualité de l’analyse des problèmes de la connaissance
Points attribués : 3
L’argumentation est assez bonne, compte tenu des problèmes indiqués ci-dessus. La plupart des arguments sont justifiés, mais en utilisant exclusivement l’argumentation et en négligeant les exemples (paragraphe 2 : le candidat fait de « la conscience du réel » l’équivalent de « la fondation de la conscience », puis continue en affirmant que pour agir moralement, il faut avoir une conscience). Il effectue une remarque pertinente lorsqu’il soutient que la raison pousse les individus à évaluer leurs gestes (début du paragraphe 3) mais cette idée n’est pas justifiée. L’émotion dans les décisions morales est par ailleurs à peine mentionnée – ce sont plutôt des abstractions sur l’émotion. Les implications des arguments ne sont pas vraiment prises en considération, sauf implicitement, de même que les contre-arguments (par exemple, le choix entre la raison et l’émotion comme base des valeurs morales). L’essai présente des contradictions : par exemple, après avoir défendu le rôle de la raison pour « établir des principes moraux » (paragraphe 3), le candidat continue (paragraphe 5) en affirmant, pour défendre la place de l’affectivité, que « la raison n’est pas utile à la morale ». La conclusion est trop facile, voire simpliste (l’idée basique selon laquelle on a besoin de la raison ainsi que de l’émotion), et le candidat ne prend pas vraiment de position relative à la problématique.
Critère D – Organisation des idées
Points attribués : 6
La structure et l’organisation générale sont adéquates mais pas vraiment convaincantes. L’introduction est claire et concise. On note quelques bonnes définitions (paragraphe 3) mais le sens des termes n’est pas toujours clair (paragraphe 2 « choix éclairés » et comment la raison permet à l’individu « d’organiser ses relations avec le réel », idée qui n’a pas de rapport avec la question.). L’essai présente des idées confuses, notamment lorsque le candidat assure que « la raison n’est pas utile à la morale » (paragraphe 5), ce qui est en contradiction avec ses propos précédents. À la fin du travail, il est difficile de déterminer quel mode de la connaissance le candidat considère comme étant la base des valeurs morales et la conclusion est bâclée et hâtive. L’expression « comme l’expliquent les rationalistes » (milieu du paragraphe 3) ne correspond à aucune référence. Les sources d’informations ont été précisées. L’essai satisfait au nombre de mots imposés.